«Cet élément a permis un nouveau modèle d'affaires où les microbrasseries pouvaient s'installer en région, vendre sur place et atteindre leur rentabilité sur place», explique le directeur général de l'AMBQ, Jean-Pierre Tremblay.
Avec les broues-pub, les microbrasseries réussissent d'ailleurs à bien se positionner dans le marché de la consommation sur place (restaurants et bars). Un marché qui est pourtant en décroissance. La part de marché des microbrasseries dans la vente de bière au niveau des bars, broues-pub et des restaurants est passée de 8,7% à 17,3% en moins de 10 ans.
Acheter local
L'importance de l'achat local chez de plus en plus de consommateurs québécois peut aussi expliquer l'engouement pour les bières de microbrasserie, fait valoir Francine Rodier, professeure au département de marketing à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM.
«La consommation locale est un incontournable et c'est en croissance. C'est une pierre angulaire. […] Les microbrasseries sont exactement dans le bon giron».
Si la bataille n'est pas facile sur les tablettes face aux grands brasseurs qui ont de gros moyens, les microbrasseries peuvent marquer des points chez les consommateurs en mettant de l'avant leur provenance québécoise, indique Mme Rodier. «Quand le microbrasseur réussit à s'identifier clairement, à mettre de l'avant sa connotation locale, je pense que c'est un avantage clair et net pour l'achat québécois.»
«Les gens s'associent à leurs brasseries locales, à leurs brasseries régionales, comme on la fait avec le fromage en 2004-2005», constate pour sa part l'expert en bière, Philippe Wouters.
Selon lui, le marché n'est pas encore saturé pour les microbrasseries, mais les tablettes, elles, ne sont pas extensibles. «Il y a de moins en moins de places sur les tablettes de détaillants, mais de plus en plus de détaillants qui veulent en vendre. Donc, au bout du compte, ça compense.»
Les microbrasseries par région