Logistique des événements de course: Petits joueurs, gros défis

Ali Dostie [email protected]
Publié le 15 juin 2016
Mélanie Duclos a tout orchestré de La Course de l'espoir, à Sorel.
Gracieuseté

REPORTAGE. Certains événements de course n'ont pas l'envergure du Marathon de Montréal ou du Marathon SSQ Lévis-Québec, mais leurs défis logistiques et financiers restent énormes. D'autant plus à l'occasion d'une première édition.

C'est le cas de La Grande Course, née en 2015, dans les sentiers du mont Bellevue et au stade de l'Université de Sherbrooke. L'événement réunit les facultés de médecine, de génie et d'activités physiques, et vise à amasser des fonds pour la recherche pour la sclérose en plaques.

Selon le directeur général de l'Association de la sclérose en plaques en Estrie, René McKay, les installations offrent déjà une valeur ajoutée aux coureurs. Le départ au Stade et l'accès à de nombreux services, tels que des douches, donnent un coup de pouce à l'événement pour se démarquer.

«L'an dernier, tout était à faire, confie M. McKay. Cette année, on a apporté des corrections aux parcours, aux postes de ravitaillement. On a beaucoup appris de cette expérience et on a corrigé les irritants. Puis on a ajouté les parcours de 1 km et de 5 km marche pour rendre ça plus accessible, tant pour les familles, les débutants et les coureurs avancés.»

Les personnes à mobilité réduite pourront être de la partie de la prochaine édition, avec les karts us, engins inventés par des étudiants du département de génie mécanique. Les installations permettent aussi d'ajouter un parcours de 4 fois 400 mètres.

De 320 coureurs l'an dernier, La Grande Course espère attirer 1 000 participants cet été. «On a fait différentes campagnes, on est encore mieux préparé et outillé», souligne René McKay.

Partir de rien, tout seul

La course de l'espoir, à Sorel, donne un autre exemple d'une première édition réussie. Mélanie Duclos, l'instigatrice, souhaitait créer un tel événement pour amasser des fonds pour l'Association pulmonaire du Québec, à la suite du décès de son père.

«Il y a tellement de monde qui organise des événements pour amasser des fonds pour la recherche, constate-t-elle. J'avais commencé à courir, alors j'ai voulu joindre l'utile à l'agréable.»

De l'élaboration des trajets à la conception du site web, en passant par la recherche de commanditaires et d'ententes pour le chronométrage, les chandails et les médailles, Mme Duclos a tout réalisé elle-même. «C'est moi qui ai fait le montage des collations, avec des amis!» donne-t-elle en exemple.

La recherche de commanditaires s'est d'ailleurs avérée quelque peu ardue. «Les commanditaires souhaitent davantage offrir des produits, indique Mme Duclos. C'est très intéressant pour les coureurs, j'ai fait le plein de prix de présence; mais d'un point de vue logistique, ça fait un budget serré.»

L'expérience s'est révélée néanmoins assez agréable pour qu'elle se lance dans une deuxième édition, qui a eu lieu en avril. Si un pépin avec le trajet l'avait d'abord fait hésiter de se lancer à nouveau dans cette aventure, recevoir une plaque de reconnaissance de l'Association pulmonaire du Québec l'a convaincue d'aller de l'avant.

«Cette année, je suis toujours toute seule mais je vais me joindre à des chefs d'équipe, et le défi sera de déléguer, affirme Mme Duclos. J'apprends à être gestionnaire!»

Zone de profits

La première Grande Course n'a pas engrangé de profit, concède René McKay. Ce dernier prévoit néanmoins entrer dans la «zone de profits» cet été. «Mais il faut être prudent, nous avons un budget serré, précise-t-il. Cependant, les véritables surplus arriveront la troisième année.»

De son côté, Mélanie Duclos a remis 4 000 $ à l'Association pulmonaire du Québec l'an dernier. Elle estime le coût de l'événement à environ 5 000 $.