La présidente du Comité des usagers des Sommets, Jacinthe Normand, s’indigne face au peu de considération du réseau de la santé pour ceux qu’il soigne et leurs familles.
La résidente de La Conception, qui a œuvré elle-même au sein du réseau pendant une trentaine d’années, a vécu toutes les réformes de la santé, depuis l’instauration de l’assurance-maladie. Elle dit n’avoir jamais rien vu de semblable à celle de la Loi 10, appliquée depuis le 1er avril dernier.
«On est constamment en rattrapage. On ne nous informe pas des changements, c’est nous qui les apprenons en remplissant les formulaires et en lisant la documentation», dénonce-t-elle.
Quand Mme Normand a pris sa retraite et qu’elle s’est installée de façon permanente à La Conception, elle cherchait un moyen de rester active dans le milieu. Elle a ainsi rejoint le Comité des usagers des Sommets, un organisme bénévole qui a pour mission de défendre les droits des usagers sur le territoire du défunt CSSS des Sommets (de Sainte-Adèle à La Minerve). Elle en occupe la présidence depuis quatre ans maintenant.
«Avant la Loi 10 et la centralisation des services administratifs de la santé à Saint-Jérôme, ça allait rondement au CSSS des Sommets. Nous avions développé une bonne relation avec eux, ils nous aidaient à régler les problèmes. Maintenant, on n’arrête pas de nous mettre des bâtons dans les roues», déplore-t-elle.
Des embûches supplémentaires
Des exemples d’entraves au travail du Comité depuis la réforme, Mme Normand en a des tonnes. Un des exemples les plus récents est la décision du nouveau Centre intégré de la santé et des services sociaux (CISSS) des Laurentides de transférer six patients du territoire des Sommets vers Argenteuil et Antoine-Labelle. Quand le Comité a voulu savoir de qui il s’agissait, afin de contacter les familles, le CISSS a refusé de répondre.
«Notre mission est d’aider les usagers à régler des insatisfactions, à amener une voix au chapitre pour trouver des solutions. Qu’on nous mette des embûches supplémentaires comme ça, c’est inacceptable!», lance la présidente du Comité.
En plus de l’affaiblissement de la démocratie dans le milieu de la santé, Mme Normand dénonce également les directives ministérielles qui ont institué la politique d’«un bain par semaine» dans les CHSLD et qui ont coupé la crème à café dans toutes les institutions du réseau des Laurentides.
«Avec toutes ces économies à outrance sur le dos des usagers, on s’en va vers une privatisation tranquille des services. On ne peut pas rester silencieux», conclut-elle.