Une jeune mère s'insurge contre la règle des 40 jours d'absence

Daniel Deslauriers [email protected] Publié le 18 mars 2016

De gauche à droite, Roseline Asselin, son conjoint, Caillou Cuerrier, et la petite Lauralou, 3 ans.

©Photo TC Media - René-Pierre Beaudry

La règle des 40 jours d'absence dans les CPE devrait être annulée, selon Roseline Asselin, une jeune mère de chez nous qui lance un cri du cœur au ministre de la Famille, Sébastien Proulx.

À compter du 1er avril, le ministère pénalisera, en effet, les CPE dont le taux d’absence des enfants dépasse 20%, une nouvelle mesure très impopulaire auprès des parents et des CPE.

Temps de qualité

"Que souhaite le ministre au juste? Que nos enfants, dès la petite enfance, soient contraints de respecter l’horaire du 8 à 5, cinq jours par semaines, comme des adultes? Ils découvriront bien assez tôt la réalité du "métro, boulot, dodo" et le vivront une bonne partie de leur vie", constate Mme Asselin.

"Ma fille et, bientôt, mon tout dernier ont la chance incroyable de fréquenter un CPE avec des éducatrices en or qui font un travail exceptionnel, dans un milieu sain qui favorise leur développement. Je suis fière et choyée qu’ils puissent profiter d’aussi bons services. Toutefois, on est d’accord pour dire que la meilleure place pour un enfant reste la maison, son nid, son foyer, sa sécurité."

Mme Asselin poursuit: "Je suis présentement en congé de maternité et j’ai la chance de pouvoir profiter d’un temps de qualité avec mes enfants. Je n’ai pas envie d’envoyer ma plus vieille, tous les jours, à la garderie quand je peux m’en occuper, moi, sa mère. De plus, c’est difficile pour elle, à trois ans, de comprendre que maman garde son petit frère, mais qu’elle doit aller "puncher" sa place, comme à l’usine, parce que maman ne peut pas se permettre de la garder à la maison, car elle dépassera son quota d’absences. C'est ridicule!"

Mme Asselin se dit parfaitement consciente aussi que, si elle garde ses enfants malgré tout, elle fera baisser la moyenne du taux d’occupation du CPE. "Leur budget, déjà appauvri par les coupures, sera encore amputé s’il ne respecte pas le taux de fréquentation de 80% et cela aura des répercussions sur les services offert à mes enfants.  Tout cela me dépasse", s'insurge Roseline Asselin.

Enseignante contractuelle, Mme Asselin ne sait jamais quel genre de contrat elle aura en début d’année ou en cours d’année. "Parfois, j’ai du travail à temps plein, d’autres fois je suis sur appel pour de la suppléance et il arrive aussi que mes contrats soient à temps partiel et cela peut changer en cours d’année scolaire. Je ne peux donc pas prévoir quel genre de service j’aurai besoin", explique cette jeune mère de famille.

"Attention, enfants trop malades, parents qui travaillent à temps partiel, parents à horaire atypique, maman en congé de maternité, enseignants, enfants aux grands-parents trop présents, vous allez devoir rationner votre temps avec vos précieux trésors", prévient Mme Asselin.

"Je ne veux pas me mettre à tout calculer, tout noter sur un calendrier, pour être certaine de ne pas dépasser mes 40 jours en sachant que, dans le cas contraire, je mettrai mon CPE dans le trouble avec un budget déjà très maigre. Mais surtout, je n’ai pas envie de me priver du temps passé avec mes enfants. Ça me fait mal en dedans, juste d’y penser, et je ne suis pas la seule", conclut Roseline Asselin.

En manchette

Moins de décès sur les routes des Laurentides

Les routes des Laurentides ont fait 42% moins de morts en 2015 qu’en 2014. Par contre, le nombre total d’incidents est à la hausse et rappelle que la vigilance au volant est toujours de mise.

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Daniel Deslauriers [email protected] Publié le 18 mars 2016

De gauche à droite, Roseline Asselin, son conjoint, Caillou Cuerrier, et la petite Lauralou, 3 ans.

©Photo TC Media - René-Pierre Beaudry


La règle des 40 jours d'absence dans les CPE devrait être annulée, selon Roseline Asselin, une jeune mère de chez nous qui lance un cri du cœur au ministre de la Famille, Sébastien Proulx.

À compter du 1er avril, le ministère pénalisera, en effet, les CPE dont le taux d’absence des enfants dépasse 20%, une nouvelle mesure très impopulaire auprès des parents et des CPE.

Temps de qualité

"Que souhaite le ministre au juste? Que nos enfants, dès la petite enfance, soient contraints de respecter l’horaire du 8 à 5, cinq jours par semaines, comme des adultes? Ils découvriront bien assez tôt la réalité du "métro, boulot, dodo" et le vivront une bonne partie de leur vie", constate Mme Asselin.

"Ma fille et, bientôt, mon tout dernier ont la chance incroyable de fréquenter un CPE avec des éducatrices en or qui font un travail exceptionnel, dans un milieu sain qui favorise leur développement. Je suis fière et choyée qu’ils puissent profiter d’aussi bons services. Toutefois, on est d’accord pour dire que la meilleure place pour un enfant reste la maison, son nid, son foyer, sa sécurité."

Mme Asselin poursuit: "Je suis présentement en congé de maternité et j’ai la chance de pouvoir profiter d’un temps de qualité avec mes enfants. Je n’ai pas envie d’envoyer ma plus vieille, tous les jours, à la garderie quand je peux m’en occuper, moi, sa mère. De plus, c’est difficile pour elle, à trois ans, de comprendre que maman garde son petit frère, mais qu’elle doit aller "puncher" sa place, comme à l’usine, parce que maman ne peut pas se permettre de la garder à la maison, car elle dépassera son quota d’absences. C'est ridicule!"

Mme Asselin se dit parfaitement consciente aussi que, si elle garde ses enfants malgré tout, elle fera baisser la moyenne du taux d’occupation du CPE. "Leur budget, déjà appauvri par les coupures, sera encore amputé s’il ne respecte pas le taux de fréquentation de 80% et cela aura des répercussions sur les services offert à mes enfants.  Tout cela me dépasse", s'insurge Roseline Asselin.

Enseignante contractuelle, Mme Asselin ne sait jamais quel genre de contrat elle aura en début d’année ou en cours d’année. "Parfois, j’ai du travail à temps plein, d’autres fois je suis sur appel pour de la suppléance et il arrive aussi que mes contrats soient à temps partiel et cela peut changer en cours d’année scolaire. Je ne peux donc pas prévoir quel genre de service j’aurai besoin", explique cette jeune mère de famille.

"Attention, enfants trop malades, parents qui travaillent à temps partiel, parents à horaire atypique, maman en congé de maternité, enseignants, enfants aux grands-parents trop présents, vous allez devoir rationner votre temps avec vos précieux trésors", prévient Mme Asselin.

"Je ne veux pas me mettre à tout calculer, tout noter sur un calendrier, pour être certaine de ne pas dépasser mes 40 jours en sachant que, dans le cas contraire, je mettrai mon CPE dans le trouble avec un budget déjà très maigre. Mais surtout, je n’ai pas envie de me priver du temps passé avec mes enfants. Ça me fait mal en dedans, juste d’y penser, et je ne suis pas la seule", conclut Roseline Asselin.

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