Le ministère des Transports veut démolir le pont Raymond situé à la sortie 58 de l’autoroute 15 parce qu’il est trop vieux, mais n’a pas l’intention de le remplacer.
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) n’a en effet pas l’intention de remplacer le pont Raymond après sa démolition, ce qui forcerait les automobilistes et les cyclistes à emprunter, soit le chemin Sainte-Anne-des-Lacs ou le viaduc Robert du côté de Saint-Sauveur.
Conseillère en communication pour le ministère des Transports, Isabelle Doyon, confirme que c’est le scénario présentement envisagé. Le pont Raymond, situé à la sortie 58 doit être démoli, tout comme celui de la sortie 57 à Sainte-Anne-des-Lacs. Les deux structures ont été construites en 1963 et leur durée de vie arrive à terme.
Consultez ici une image interactive montrant l'état de dégradation du viaduc Raymond.
Le MTQ a donc l’intention de remplacer le pont d’étagement de Sainte-Anne-des-Lacs, mais pas celui de Piedmont; une situation que déplore le maire de Piedmont, Clément Cardin, qui veut convaincre les autorités de faire marche arrière. « On va s’opposer à ça avec toute l’énergie que nous avons », a mentionné le maire en entrevue avec le Journal. Le maire redoute que cette décision ait un impact important pour ses résidents et ses commerçants qui sont situés sur le chemin Avila ou sur la route 117 puisque les automobilistes devront faire un détour, parfois long en raison de la congestion fréquente à Saint-Sauveur lors des périodes d’achalandage.
750 véhicules par jour
Pour étayer son argumentation, le MTQ a effectué une étude de circulation. Isabelle Doyon affirme que, selon les normes du ministère en milieu rural, la distance minimale entre les viaducs est d’environ 8 km et jamais moins sous les 5 km. Or, il y a en a trois en moins de 4 kilomètres entre Sainte-Anne-des-Lacs et Saint-Sauveur.
Dans son étude de circulation, le MTQ a noté qu’en moyenne, 750 véhicules empruntent le pont chaque jour, ce qui justifierait son élimination.
Des conséquences graves pour les entreprises
Directement concerné par la disparition du pont, Nicolas Raymond des Glissades des Pays-d'en-Haut affirme que cette décision aura un impact néfaste pour Piedmont qui sera scindée en deux par l’autoroute.
En hiver, son entreprise génère un flot de circulation important et en été c’est le Théâtre des Pays-d'en-Haut qui attire le public. Cet important changement aura un impact sur sa clientèle et sur celle des entreprises voisines, affirme-t-il. « C’est un non-sens quand on regarde tous les efforts que fait Piedmont. C’est une municipalité en essor et nous avons besoin de ce pont. »
Appui de la MRC
Par ailleurs, le maire Clément Cardin a obtenu l’appui des maires de la MRC. Le préfet Charles Garnier avait entendu parler de ce projet, mais ne croyait pas qu’il était sérieux. Chose certaine, il voit le projet d’un mauvais œil. « Lors de la construction des autoroutes, l’Office des autoroutes du Québec s’était engagé à ne pas couper des municipalités en deux. Si ça arrivait, elles se devaient de créer un lien routier », se souvient-il.
La démolition du pont figure dans la planification quinquennale du ministère, mais aucun échéancier n’a été adopté encore.
