Lorsqu’on aborde le sujet des séismes, peu de gens pensent au Québec. Pourtant, la province est la deuxième zone sismique en importance au Canada, après la côte Ouest. Alors que se déroulera jeudi matin à 10h20 la Grande Secousse, un exercice planétaire de préparation aux tremblements de terre, TC Media brosse un portrait des risques de séisme au Québec.
Un exercice planétaire
À 10h20 jeudi matin, quelque 53 millions de personnes à l’échelle planétaire, du Japon à la Californie et de la Nouvelle-Zélande, en passant par Montréal, participeront à la Grande Secousse. D’après un sondage du Bureau d’assurance du Canada (BAC), seuls 30% des Québécois savent quoi faire en cas de séisme.
C’est pourquoi les participants à la Grande Secousse sont invités à pratiquer la méthode «s’abaisser, s’abriter et s’agripper». Dès les premières secousses, il faut s’abaisser au sol pour éviter les blessures dues aux chutes, s’abriter sous une table ou un bureau pour se protéger des débris et s’agripper à quelque chose de solide pour rester en place, d’après Guy Dufour, président de l’Association de la sécurité civile du Québec. On doit garder cette position jusqu’à 60 secondes après les derniers remous.
Surtout, il ne faut absolument pas se mettre à courir pour quitter le bâtiment où on se trouve, explique M. Dufour. Si on est à l’extérieur au moment du séisme, il faut se mettre au sol et tenter de s’éloigner de tout objet qui pourrait tomber, dont des branches d’arbre et des lampadaires.
M. Dufour recommande en outre que chaque ménage ait une trousse de survie avec de la nourriture et de l’eau pour survivre 72 heures. Chaque famille devrait aussi se donner des points de rencontre préétablis au cas où les systèmes de communication ne fonctionneraient plus.
Une particularité: des séismes intraplaques
À l’échelle mondiale, les séismes se produisent dans une proportion de 97% le long des lignes de contact des plaques tectoniques. Ce n’est pas le cas au Québec, un territoire situé à l’intérieur des plaques. «On est vraiment exceptionnel dans un sens», affirme Maurice Lamontagne, séismologue pour Ressources naturelles Canada (RNC). Les causes des tremblements de terre québécois sont sujettes à hypothèse de la part des chercheurs, avance quant à lui Michal Kolaj, analyste sismique pour RNC. Comme ce sont des phénomènes qui se produisent à des profondeurs de 5 à 25 km, il est difficile de vérifier «in situ» et de déterminer leur cause principale, précise M. Lamontagne.
Parmi les pistes d’explication, il y aurait le fait qu’une grande partie du Québec est située dans le bouclier canadien, qui est constitué de formations géologiques très anciennes, ayant connu plusieurs événements qui y ont laissé leurs empreintes, dont des failles, avance M. Lamontagne. Il est toutefois difficile de dire pourquoi certaines failles sont actives ou non. De plus, pour la région de Charlevoix-Kamouraska, l’impact d’un météorite, il y a 350 millions d’années, aurait pu contribuer à l’affaiblissement des failles dans cette région. M. Kolaj évoque aussi le fait que le fleuve Saint-Laurent était situé au bord d’une ancienne plaque tectonique, par exemple.
Les trois zones les plus propices aux séismes au Québec
L’Ouest du Québec: De Montréal au Témiscamingue, en incluant l’Outaouais et les Laurentides. La terre tremble dans la zone Ouest du Québec en moyenne tous les cinq jours.
Charlevoix-Kamouraska (ZSC): C’est la zone sismique la plus active de l’Est du Canada, là où les risques de tremblements de terre forts sont les plus grands. La plupart des tremblements de terre qui s’y produisent ont lieu sous le fleuve Saint-Laurent. Il se produit, en moyenne, un séisme à tous les jours et demi dans ce secteur.
Le Bas-Saint-Laurent (BSL): Un tremblement de terre tous les cinq jours, en moyenne, s’y produit, le plus souvent sous le fleuve Saint-Laurent et entre Baie-Comeau, Sept-Iles et Matane.
Il est à noter que les tremblements de terre d’une magnitude inférieure à 3,5 ne sont généralement pas ressentis.