Les maisons hébergent des femmes victimes de violence conjugale, mais le portrait devient de plus en plus complexe, affirme Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes.
©Chantal Lévesque/Metro
Les maisons d’hébergement qui viennent en aide aux femmes victimes de violence ne fournissent plus à la demande.
La Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) a dénoncé mercredi, au terme d’un forum qui a réuni à Montréal près de 200 intervenantes et directrices de maisons d’hébergement pour femmes, le manque d’argent et de places qui leur permettrait de répondre aux besoins, à la grandeur du Québec.
Chaque année, la trentaine d’établissements membres de la FMHF, situés partout dans la province, accueille près de 3000 femmes et leurs 1500 enfants. Ces maisons sont toutefois contraintes de refuser 6000 demandes d’hébergement par année, faute de moyens.
«À Chibougameau, à Alma, à Gaspé, les besoins des femmes sont partout», a exposé la directrice générale de la FMHF, Manon Monastesse. Les maisons d’hébergement offrent, en plus des services d’hébergement, des services externes et du soutien après un séjour.
Les types de violence dans lesquels les femmes se trouvent se complexifient et dépassent les cas de violence conjugale ou familiale, a souligné la présidente de la FMHF et directrice de la maison l’Inter-Val, à Montréal, Sylvie Bourque. Cette dernière a évoqué les cas de violence basée sur l’honneur, la traite ou de violence faite aux aînées, de même que l’augmentation du nombre de femmes qui s’adressent aux maisons d’hébergement et qui subissent des troubles de santé mentale.
La FMHF indique que son financement n’a pas été ajusté en fonction des besoins qui s’accroissent. Ce financement insuffisant, combiné à la complexification des cas, a comme conséquences l’essoufflement des intervenantes dans les maisons, dont les tâches sont alourdies, et l’augmentation des durées de séjour des femmes hébergées, avance Mme Bourque.