Cela explique sans doute pourquoi ce meuble se retrouve en si bonne condition. Mon copain qui m’a invité à venir le voir se disait lui-même étonné de la beauté de la pièce et de son merveilleux état de conservation.
Il me fallait le voir, puisque je suis curieux et toujours à la recherche de pièces intéressantes pour mes chroniques. Je ne suis pas déçu d’être passé chez lui. D’abord, l’âge du lit. Il n'y a rien de compliqué de ce côté puisqu’il apparaît dans un catalogue de vente de meubles de chêne paru aux États-Unis en 1897.
La Montgomery Ward Furniture Company affichait un ensemble comprenant un lit exactement semblable à celui-ci avec une commode et un petit bureau pour y déposer l’ensemble de pot à eau pour la toilette du matin, le tout pour 27,50$.
On insistait pour bien mentionner que les trois pièces de mobilier étaient faites de chêne, un bois bien américain et surtout d’une solidité à toute épreuve.
Valeur
En 1981, Michel Ste-Marie nous présente un lit tout aussi semblable dans un de ces ouvrages concernant les antiquités nord-américaines à un prix de 900$. Aujourd’hui, on parlera de 1200$, ce qui en fait un placement intéressant puisque ce lit commence à se faire vieux, très vieux.
À l’âge de 120 ans, on peut dire qu’un meuble commence à faire partie d’une catégorie de vieux meubles qui méritent le respect. Bien qu’à l’époque l’ère industrielle battait son plein, il n’est pas faux de croire qu’une petite pensée pour les travailleurs de l’époque, qui ne bénéficiaient pas du tout de conditions de travail semblables à celles d’aujourd’hui, serait de mise.
Toujours à la mode
Un tel lit à très haute tête de 190 centimètres trouvera sa place dans une maison plus que centenaire, mais, vous savez, c’est aussi une belle pièce qui contrasterait très bien dans une habitation plus moderne.
Elle est passée la mode de la décoration complète de la maison avec des antiquités. Même constat pour les collectionneurs de céramique qui aligneront sans complexe des poteries plus que centenaires avec des œuvres de céramique très contemporaines comme celles de Jacques Marsot, de Sarah Mills ou encore de Tommy Zen, qui est sans nul doute le plus international de tous.
Salon
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que je vous mentionne, en passant, la tenue d’un grand salon des collectionneurs au Colisée Isabelle Brasseur, les 14 et 15 mai prochains. Ce sera une belle occasion de constater la fébrilité de ce joyeux monde de la collection, des antiquités et de l’amour pour les années 1950-1975.
Pour certains, ce sera une découverte de la Révolution tranquille, pas si reposante du côté de l’art du mobilier et de la décoration. Pour les plus âgés, un retour au cœur de notre jeunesse au cours de laquelle l’Expo 67 a permis l’abandon du repli sur notre pauvre sort de simples Canadiens-français.
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