Une assiette du tout début de la production de Jean Cartier d’à peine plus de 20 centimètres a été vendue au prix de 1700$. Autrefois la propriété de la Centrale d’Artisanat du Québec, et jusqu’au moment de la vente, jalousement gardée dans la collection personnelle d’un céramiste reconnu internationalement, la pièce en question a fait de nombreux envieux. Moi le premier!
Et comme ce médium artistique qu’est la céramique en général constitue un attrait important dans mes champs d’intérêt, j'attire cette semaine votre attention sur cet ensemble japonais de tasses et d'assiettes de présentation peintes à la main.
Signature
La signature de Cécile T., datée de 1930, s’avère certainement être le nom de cette jeune fille qui étudiait chez les religieuses d’une communauté québécoise où l’enseignement de la peinture sur porcelaine constituait un des apprentissages de l’établissement.
Bien entendu, les pièces de porcelaine produites en France, en Allemagne ou, comme c’est le cas ici, au Japon, ne peuvent faire partie des intérêts plus précis des membres de l’Association présentée plus haut.
Les discussions, écrits et même l’encan des réunions, comportent obligatoirement des pièces de céramique fabriquées au Québec. Toutefois, il me semble important de mentionner que le côté artistique des œuvres produites sur la porcelaine (même étrangère) met en relief ce patrimoine particulier pratiqué par certaines communautés religieuses du Québec.
Étude
Les pièces présentées sur la photo de cette semaine laissent bien voir le savoir-faire de Cécile. Les traits et la coloration démontrent aisément qu’il ne s’agissait pas là de sa première expérience avec ce médium.
Nous avons eu, chez nous, des artistes chez les religieuses dont certaines ont fait école, notamment en enseignant aux jeunes filles poursuivant leurs études dans nos couvents les plus importants. Une importante étude, actuellement en cours, portera sur la pratique de cet art chez les religieuses des Saints Noms de Jésus et de Marie de Longueuil, celles des Ursulines de Trois-Rivières et finalement de l’École de Villa Maria de Montréal.
Comme chacune de ces institutions favorisait un style de création, un choix de couleurs et une finition de vernis particulier, il serait peut-être possible d’attribuer une pièce à une école en particulier sans même regarder la signature sous la pièce. C’est un domaine de recherche qu’il nous reste à explorer et qui nous laisse entrevoir de grandes découvertes.
Valeur
Si on se fie aux retombées de la publication du livre sur la Céramique de Beauce, publié en 2004, sitôt qu’arrivera un ouvrage concernant la peinture sur porcelaine par les communautés religieuses québécoises, les prix risquent de monter rapidement pour ce genre de pièces chez les antiquaires.
Il serait donc temps de commencer à collectionner de belles pièces comme celles de cette semaine qu’on retrouve encore aujourd’hui à des prix variant entre 300$ et 350$ pour un tel ensemble.
Pour ce qui est de retracer Cécile T., on y verra plus tard, à la retraite!
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